|     73 zenbakia, 1985 [faksimilea PDF formatuan]

aurrekoa

 

SYNTHESE

 

        Julio César, drame politique, relate les origines, l'exécution et les conséquences d'un complot visant à assassiner l'homme le plus puissant d'Occident.

        Casius qui méprise César parce qu'il le considère inférieur et parce qu'il estime qu'il n'a de droit naturel pour régner sur la vie des autres, est à l'origine de la conspiration. De plus, étant un républicain convaincu, il pense que se soumettre à l'autorité d'un roi n'est pas digne d'un sujet romain.

        Tandis que chez Casius la jalousie et l'intérêt public sont en apparence liés pour le mener à l'assassinat comme solution, Brutus, qui donnera le coup mortel à César, se trouve, pendant la durée du complot, dans un état de grande incertitude à cause de son honnêteté politique qui ne peut souffrir la possibilité d'une dictature, parce que c'est un homme ayant des scrupules moraux et qu'un assassinat répugne, et en particulier celui de César. Face à l'impossibilité de rester neutre et n'ayant pas une troisième voie pour détruire César comme institution sans tuer l'homme, il prend la décision de s'unir au complot.

        Une fois l'assassinat commis, aucun des conspirateurs n' envisage ses conséquences et ils semblent assumer l'idée qu'une fois le tyran en puissance détruit, une nouvelle ère de «paix et liberté» surgira. La grande erreur que commet Brutus est de permettre à Marc Antoine de prononcer l'oraison funèbre car il ignore la subtilité que celui-ci possède dans l'art du discours, subtilité qu'il va utiliser pour diriger les émotions de la foule et dévier l'opinion publique contre les conspirateurs à qui il déclare la guerre.

        Dans cette oeuvre politique, Shakespeare nous montre que le sort de Rome dépend, non pas des désirs du peuple, mais bien plutôt des luttes entre les quelques personnes qui ont de l'influence sur le peuple. Brutus est entraîné malgré lui dans une alliance avec une faction qu'il méprise. Les conspirateurs dans leurs tentatives pour établir la paix provoquent la guerre. Le personnage le plus honnête, Brutus, est, en politique, le plus astucieux, Casius, laisse Brutus prendre les pires décisions et, Brutus est détruit par les qualités mêmes qui, dans un contexte différent, eussent été admirables: l'honnêteté et la confiance. Malgré toutes leurs qualités ces hommes nous paraissent très limités dans leur liberté de choix et leur appréhension du monde public dont ils se croient les maîtres.

 

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